On peut être « voltairien » ou « rousseauiste », deux qualificatifs qui soulignent l'influence persistante d'écrivains statufiés de leur vivant en « classiques ». Diderot n'a rien suscité de tel : libertin de vie et d'esprit, cet homme, dont la plupart des œuvres n'ont été publiées qu'après sa mort, inquiète par une liberté de pensée qui empêche de l'enfermer dans le piège des catégories réductrices et de la respectabilité littéraire. Mais il frappe et peut séduire au moins autant par la vivacité de la réflexion que par l'étendue et la variété de ses curiosités intellectuelles. Encyclopédique, il l'est par tournure d'esprit et ce n'est donc pas un hasard si son œuvre la plus célèbre est celle où sa plume s'est mêlée à tant d'autres.