Breton, Aragon... les surréalistes et les communistes

En 1927, les surréalistes adhèrent en bloc au parti communiste français. En 1933, ils en sont tous exclus, à l'exception d'Aragon, Entre ces deux dates, une succession de malentendus, de déceptions et de volte-face. Le surréalisme était-il donc incompatible avec l'engagement politique ? Au vrai, les jeunes écrivains révoltés de la génération du feu ont refusé d'abdiquer leur statut d'intellectuels et de devenir de simples agents de propagande du stalinisme.

En octobre 1924, dans une formule assassine d'Un Cadavre, pamphlet dirigé contre Anatole France, Aragon associe « Moscou la gâteuse et le tapir Maur-ras », ce qui lui attire les foudres de la revue communisante Clarté. La polémique s'amplifie et Louis Aragon s'explique, en janvier 1925, en des termes qui reflètent la position de l'ensemble du groupe surréaliste : « Il vous a plu de relever comme une incartade une phrase qui témoigne du peu de goût que j'ai du gouvernement bolchevique, et avec lui de tout le communisme [...] Si vous me trouvez fermé à l'esprit politique [...] c'est [...] que je place l'esprit de révolte bien au-delà de toute politique [...] La Révolution russe ? Vous ne m'empêcherez pas de hausser les épaules. A l'échelle des idées, c'est au plus une vague crise ministérielle.1 »

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