Ceux qui reviennent des Enfers
Bien loin de l'idée d'une Grèce rationnelle, affranchie de ses mythes anciens, la peur de ne pas être en paix avec ceux qui ont trépassé perdure encore à Athènes au Ve siècle av. J.-C.
Dans la mythologie grecque, l'image des morts ne cesse de revenir hanter les rêves des vivants1. Pensons à Patrocle qui, au chant XXIII de l'Iliade, se manifeste pendant le sommeil de son ami Achille. Le mort se dresse et demande au vivant : « Ensevelis-moi au plus vite, afin que je passe les portes d'Hadès. Des âmes sont là qui m'écartent, m'éloignent, ombres des défunts. Elles m'interdisent de franchir le fleuve [des Enfers] et de les rejoindre, et je suis là à errer vainement [...]. Je ne sortirai plus désormais de l'Hadès quand vous m'aurez donné ma part de feu [sur le bûcher]. »