Comment l'Église a sauvé les enfants abandonnés
L'abandon des enfants était, au Moyen Age, une pratique courante. Que faire en effet des nouveau-nés que l'on ne pouvait nourrir, sinon les confier à la charité publique ou à celle de l'Église ? Des travaux récents nous renseignent sur le réseau d'hôpitaux et de fondations qui s'est constitué dans toute l'Europe, à partir du xiie siècle, pour venir en aide à ces enfants trouvés.
JL/e congrès organisé à Rome par les sociétés de démographie française et italienne, en janvier 1987, nous a apporté une mine de renseignements sur les enfants abandonnés en Europe du XVe au xixc siècle. Il a pourtant un peu négli-gé la période médiévale que des recherches en cours et des documents encore inédits permettent cependant de connaître.
De tout temps sont nés des enfants que leurs parents n'avaient pas désirés.
L'infanticide, solution extrême, a longtemps été employé pour se débarrasser d'eux. Dans l'Antiquité gréco-romaine, on le pratique en toute légalité lorsque les enfants sont atteints de malformations mais, dès cette époque, une solution a été trouvée et largement utilisée : l'exposition, c'est-à-dire l'abandon des nouveau-nés indésirables dans un lieu public. Le bébé risque certes de mourir si personne ne le recueille, mais il a quelques chances de survivre s'il est déposé dans un endroit fréquenté, ce qui est souvent le cas.