Contraception et avortement dans l'Antiquité
Le droit à la contraception et à 1'avortement provoque aujourd'hui des débats passionnés. C'est qu'il met en jeu des valeurs morales touchant à la vie, à la mort et aux libertés. Mais en Grèce et à Rome, partisans et adversaires du contrôle des naissances s'affrontaient déjà. Ni la loi ni la religion ne réglementaient alors les conduites individuelles en ce domaine. En revanche, les philosophes et les médecins prenaient position.
Uans les sociétés occidentales, les normes éthiques concernant la procréation ont en grande partie été modelées par la longue et profonde influence du christianisme, avec son respect intransigeant de la vie qui se traduit par un refus global de la contraception et de l'avortement. Ce lourd héritage pèse toujours, consciemment ou inconsciemment, même dans les milieux irréligieux (cf. encadré « L'avortement légal : une solution ? », p. 39). 11 serait pourtant erroné de croire que cet héritage vient exclusivement du christianisme. Hormis la procréation artificielle, tous les débats contemporains sont déjà présents dans l'Antiquité gréco-romaine païenne. Partisans et adversaires du contrôle des naissances s'y affrontent pendant des siècles, sans parvenir à régler la question. Le monde chrétien n'a fait que prolonger la discussion avec des arguments nouveaux.