De Gaulle et Israël : les vraies causes de la rupture
Entre la France et Israël, l'amitié avait été poussée jusqu'à la complicité. C'est sous la République gaullienne qu'en 1967 s'est installé un froid durable entre les deux États. Un chercheur en sciences politiques a rouvert pour nous ce dossier complexe. Il est allé interroger ceux qui entouraient Charles de GauIJe et David Ben Gourion. Loin des passions, il tente enfin d'expliquer les difficiles rapports franco-israéliens.
LE mercredi 24 mai 1967, pour la première fois depuis les débuts de la Ve République, le général de Gaulle interrompt le Conseil des ministres et se rend en toute hâte à son bureau pour accueillir le chef de la diplomatie israélienne, Abba Eban. Celui-ci effectue une brève escale à Paris, avant de se rendre à Londres et à Washington, dans l'intention de sonder le gouvernement français sur les positions qu'il pense prendre à la suite de la fermeture par l'Egypte, le 22 mai, du détroit de Tiran à la navigation israélienne.
A Abba Eban, qui a longuement préparé sa plaidoirie et qui s attend a des paroles réconfortantes, il coupe net la parole : « Ne faites pas la guerre! hn aucun cas ne soyez les premiers à ouvrir les hostilités. »