De la Wehrmacht aux camps soviétiques, la tragédie des malgré-nous
De l'été 1942 à la fin de 1944, les autorités allemandes ont incorporé de force dans la Wehrmacht plus de 100000 Alsaciens-Lorrains. Histoire d'une épopée sinistre qui conduira plus de 20000 d'entre eux jusque dans les camps de prisonniers d'URSS. Le dernier libéré sortira en 1955. Près de 13000 Alsaciens-Lorrains sont encore portés disparus. Les archives soviétiques permettent de reconstituer cette tragédie oubliée.
Il est des associations d'idées largement répandues. Comme celle qui lie la mémoire des « malgré-nous », ces Français d'Alsace-Lorraine incorporés de force dans la Wehrmacht à compter de l'été 1942, au massacre tristement célèbre d'Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944. Appelée à rejoindre la Normandie après son retour du front de l'Est, la 2e SS-Panzerdivision « Das Reich », dans laquelle avaient été enrôlés des Alsaciens, multiplia les exactions sous le prétexte de débarrasser la région des résistants et avec l'objectif de mener des opérations de représailles pour l'exemple.