De l'affaire Dreyfus à la Corse Amnistie, mode d'emploi
Oublier les crimes et délits passés au nom de la paix civile : tel est l'objet de l'amnistie, née dans l'Antiquité, à Athènes, et largement utilisée, en France, par tous les régimes républicains. Et les présidents nouvellement élus. Une pratique très contestée.
1 - Qui a inventé l'amnistie ?
On a l'habitude de dire que l'amnistie est née à Athènes à la fin du Ve siècle av. J.-C., après la guerre du Péloponnèse 431-404 av. J.-C.. Sparte impose alors à sa rivale vaincue le gouvernement oligarchique des « Trente Tyrans », dont les méthodes autoritaires mécontentent les Athéniens et facilitent la reconquête de la cité par un groupe d'exilés que conduit Thrasybule. En 403 av. J.-C., ce dernier parvient à restaurer la démocratie et choisit d'être clément : les vaincus de la guerre civile, à l'exception des Trente, ne seront ni poursuivis, ni condamnés, ni exilés.
En fait, ce n'est pas la première fois que des Grecs font preuve de générosité à l'égard de leurs vaincus. Mais ce qui est plus original en 403 av. J.-C., c'est le serment imposé par Thrasybule aux citoyens, celui de s'engager à observer la paix et de ne pas rappeler les divisions du passé.