De Montboudif à l'Élysée

Fils d'instituteurs, banquier heureux fréquentant le Tout-Paris, Georges Pompidou ne semblait pas avoir d'ambitions politiques. Jusqu'à ce que de Gaulle, au printemps 1962, le nomme Premier ministre.

Un regard ironique sous deux sourcils luxuriants, une coiffure à l'embusqué dégageant un vaste front, une cigarette tombant de la commissure des lèvres : la une de L'Express du 16 mars 1961 découvre à ses lecteurs le visage en gros plan de Georges Pompidou. C'est l'obsédante question algérienne qui vaut cet honneur au directeur général de la banque Rothschild. Pour reprendre langue avec les représentants du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), après l'échec de la négociation de Melun en 1960, le général de Gaulle a chargé un inconnu, ou quasi-inconnu, Georges Pompidou, de se rendre incognito en Suisse (on saura plus tard que c'est à Lucerne) pour réexaminer avec les Algériens toutes les pièces du dossier. La plus litigieuse est celle du Sahara, sur laquelle un accord ne sera conclu qu'un an plus tard, à Évian.

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