Entretien. pour en finir avec le cumul des mandats
«Nous sommes le seul pays d'Europe où sévit un cumul aussi important. Ce qui est absurde et paralysant.» Aux yeux du président de l'Assemblée nationale, il n'est pas possible d'exercer deux métiers à plein temps, celui de député et, par exemple, celui de conseiller général. D'où le caractère aléatoire de la présence des élus sur les bancs du Palais-Bourbon... Et d'où, de l'avis de l'ancien Premier ministre, la difficulté de ces élus à reconquérir un véritable pouvoir.
L'HISTOIRE : Dans un monde politique en crise, Laurent Fabius ', le Parlement n'est-il pas aujourd'hui le premier touché ?
LAURENT FABIUS : La tentation antiparlementaire est permanente. Mais si on prend du recul, on se rend cependant compte qu'elle est plutôt moins forte ces dernières décennies qu'à d'autres périodes. Les grandes crises de la République ont été marquées par un antiparlementarisme dont la virulence nous paraîtrait aujourd'hui inouïe. Pour les élections du 2 janvier 1956, il y a seulement trente-cinq ans, les poujadistes ont mené une campagne très efficace sur le simple mot d'ordre « Sortez les sortants ! »