Expulsions massives en Méditerranée
En Tunisie, au Maroc et en Algérie. Comme en Égypte, en Irak, au Yémen, en Libye et ailleurs, les Juifs ne sont plus aujourd'hui que quelques milliers en tout. Ils étaient plusieurs centaines de milliers en 1948. Établis dans ces pays depuis des siècles. Retour sur un exode massif, qui changea la face de la Méditerranée.
A leur apogée, en 1948, les communautés juives du Maghreb comptaient quelque 450 000 personnes et celles d'Égypte environ 70 000. A l'aube de ce nouveau millénaire, leur présence est négligeable au Maroc quelques milliers, infime ailleurs moins d'une centaine en Égypte. Cet exode vertigineux et général recouvre des réalités fort différentes.
En Égypte, le nationalisme, incarné dans l'entre-deux-guerres par le parti Wafd, prend les traits d'un combat dirigé contre la domination coloniale britannique et contre les « étrangers » que cette domination favorisait. La politique pour le moins ambiguë de la Grande-Bretagne en Palestine et l'affrontement entre dirigeants sionistes et arabes contribuent à forger une solidarité arabo-islamique visant à expulser les occupants étrangers. L'Égypte prend d'emblée la première place dans cette lutte nationale ; elle se manifeste notamment à la suite des émeutes des Arabes de Palestine entre 1936 et 1939.