Gorbatchev : portrait d'un apprenti sorcier
Gorbatchev, en lançant perestroïka et glasnost, ouvrait la boîte de Pandore. Après l'éclatement de l'empire soviétique et la mort du système, le tsar détrôné fut rapidement oublié.
Elu secrétaire du PCUS le 11 mars 1985, Mikhaïl Gorbatchev hérite d'un système en putréfaction qu'il qualifiera pudiquement de «stagnation » : l'économie est bloquée ; depuis dix ans, le niveau de vie de la population baisse ; l'armée soviétique, démoralisée, s'enlise en Afghanistan ; le Parti n'est plus qu'une construction de carton-pâte.
Jeune apparatchik de cinquante-quatre ans, fils de paysans de la région de Stavropol, dans le Sud de la Russie, ancien protégé d'Andropov (chef du KGB puis éphémère secrétaire général du PCUS de 1982 à 1984), Mikhaïl Gorbatchev est un enfant du sérail bureaucratique. Mais, pour tenter de sauver ce régime ossifié, il proclame la restructuration (perestroïka) et la transparence (glasnost).