Il n'y a plus d'état en Corse !
Où va la Corse ? Depuis plus de vingt ans, les gouvernements républicains, de droite comme de gauche, ont autorisé la mise en coupe réglée de l'île par les nationalistes - pour lesquels terrorisme et "banditisme font "bon ménage. Marianne Lefevre, géographe, chercheur au Centre d'analyses géopolitiques de Paris-VIII, démonte les mécanismes de cette faillite.
La déstabilisation du régime républicain en Corse, réservoir traditionnel de fonctionnaires et d'acteurs de l'appareil politique national, commencée dès 1975. a plusieurs origines. Le développement d'un mouvement identitaire, au départ régionaliste, a conduit dans la décennie 1980 à un nationalisme d'exclusion fondé sur la notion de « communauté historique et de sang », incompatible avec celle d'une nation républicaine, « communauté de citoyens » unis par des valeurs universelles. L'école est devenue la cible privilégiée d'organisations politico-militaires minoritaires qui ont contraint plus de cent vingt enseignants continentaux au départ et remis en question les programmes.