Italie : la « révision » du fascisme
Mussolini? Les Italiens aimeraient tellement ne pas connaître! Ils ont mis entre parenthèses les vingt années noires et s'agitent furieusement dès qu'un auteur fait mine de les étudier. Renzo de Felice, le grand historien du fascisme, provoque un scandale en demandant qu'on rouvre le dossier de l'héritage fasciste afin d'éviter les jugements manichéens. Il crédite ainsi le régime de Mussolini d'initiatives constructives*.
g \ u moment où la conscience ^m^k occidentale était fortement m m ébranlée par le syndrome de m m Vichy en France, le passé de Kurt Waldheim en Autriche, le rappel de « l'engagement » de Martin Heidegger dans le nazisme, l'Italie semblait épargnée par les rémanences du fascisme. Ce silence vient d'être rompu avec fracas par Renzo de Felice. Professeur de sciences politiques à l'université de Rome, ce grand historien du Ventennio nero (les vingt années du fascisme italien) a publié de nombreux ouvrages sur l'Italie fasciste, dont une biographie monumentale de Benito Mussolini (cinq volumes parus) qui fait autorité. Il fut un des premiers à considérer que le fascisme devait être étudié comme un objet historique et qu'il était temps d'en écrire l'histoire.