Katyn : la négation d'un massacre
En mai 1940, le NKVD exécutait méthodiquement plus de 4 000 officiers polonais capturés durant la campagne de 1939. Quarante ans après, l'Union soviétique n'a toujours pas admis la responsabilité de ce massacre. A travers une enquête rigoureuse,Alexandra Kwiatkowska-Viatteau ne se contente pas d'établir les faits: elle démonte la négation obstinée du massacre par les Soviétiques et le gouvernement polonais.
Aujourd'hui encore une disparition embarrasse toujours les historiens de la Seconde Guerre mondiale : celle de milliers d'officiers et de soldats polonais (cf. tableau) faits prisonniers par les Soviétiques lors de l'invasion de la Pologne par l'Armée rouge le 17 septembre 19391. Les faits ont été volontairement dissimulés et dénaturés par les Soviétiques - quand ils ne furent pas tout simplement niés. Cette négation appelle elle-même l'interrogation : le massacre des officiers polonais à Katyn - révélé le 13 avril 1943 par le commandement allemand qui affirmait avoir découvert un charnier soviétique dans la forêt de Katyn, à l'ouest de Smolensk (région occupée par la Wehrmacht depuis 1941) -, a-t-il été une «erreur» soviétique atrocement banale, ou bien un froid et monstrueux calcul politique ?