L'énigme Georges Pâques : une « taupe » soviétique à Paris

L'Angleterre a le maître espion Philby, la France a Georges Pâques. Pendant près de vingt ans, de 1944 à 1963, ce normalien agrégé d'italien, haut fonctionnaire, catholique et antimarxiste, chef-adjoint du service de presse de l'OTAN, renseigna l'URSS. Pierre Assouline a enquêté sur une affaire peu connue : comment un homme de l'« establishment », aujourd'hui paisible retraité, a-t-il pu devenir un espion ?

Le 10 août 1963, un samedi comme les autres à Feucherolles (Yvelines). Un homme se promène sous la pluie fine, à l'heure du déjeuner, dans les rues désertes du village. Sa démarche est paisible, mais de fréquents coups d'œil à sa montre trahissent une certaine tension. Il entre dans un café, en ressort, puis refait le même chemin. Une 403 bleue passe, repasse et s'immobilise devant l'arrêt d'autobus. Le conducteur en descend, l'inspecte, s'affaire étrangement. Peu après, notre promeneur en fait autant - probablement pas pour se renseigner sur les horaires ou les stations desservies -, puis il reprend sa balade.

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