L'Évangélisation des Aztèques ou le pécheur universel
Qu’il soit européen ou amérindien, l’homme est considéré par les clercs du XVIe siècle comme un pécheur potentiel porteur de la faute originelle. Et quand l’Église part à la conquête des âmes des Aztèques, au Mexique, elle s’empresse de renouer avec une pratique bien connue au Moyen Age : des sermons truffés de récits exemplaires.
Ce sont d’abord les Franciscains qui, dès 1523, prêchent dans la langue que connaissent les Indiens, le nahuatl. Mais, après le concile de Trente à partir de 1545, les Jésuites prennent le relais et donnent un nouvel essor à l’évangélisation. Danièle Dehouve, chercheur au CNRS, historienne et anthropologue, a étudié les nombreux sermons conservés en nahuatl. Nous découvrons grâce à elle comment les Jésuites surent exploiter les anecdotes exemplaires, tant importées d’Europe en utilisant des recueils médiévaux que recueillies sur place.