La capitale de l'an 2000
A la veille du jubilé de l'an 2000, Rome est un immense chantier. Une politique systématique de restauration, fouilles, aménagements sans précédent depuis le fascisme. Nous avons rencontré le maire de la ville, Francesco Rutelli. Un ancien écologiste qui a décidé de faire de Rome une vitrine pour le XXIe siècle.
L'HISTOIRE : Dans le renouveau politique qu'a connu l'Italie ces dernières années, quelle place Rome a-t-elle occupée ? Est-elle parvenue à conquérir une légitimité en tant que capitale du pays, statut qui depuis l'Unité lui fut souvent contesté ?
FRAHCESCO RUTELLI : Aujourd'hui, Rome est indiscutablement redevenue la capitale* de l'Italie. Identifiée aux vices de la démocratie italienne, la ville a connu une crise d'identité au début des années 1990 : la défiance de la population vis-à-vis de la politique locale et nationale s'est exprimée ici plus fortement qu'ailleurs. Certains, tel Umberto Bossi, le leader de la Ligue du Nord, n'hésitaient pas à la présenter comme la capitale de la corruption, voire comme un repaire de voleurs.