La construction d'un mythe
Au milieu du XIXe siècle les Français découvrent dans la jungle une cité qu'ils croient abandonnée. S'écrit alors au fil des récits d'explorations et de voyages l'histoire fantasmée de sa découverte par l'Occident. En omettant que le Cambodge n'avait jamais oublié Angkor.
Angkor, la Belle Endormie. Contée depuis le milieu du XIXe siècle, cette légende semble bien connue : la capitale des anciens rois khmers aurait été abandonnée au milieu du XVe siècle, rendue à la jungle avant d'être « redécouverte » par des voyageurs occidentaux quatre siècles plus tard. Un nom en particulier reste attaché à la légende : celui d'Henri Mouhot. Ce naturaliste n'est pas le premier Français à visiter le site, mentionné notamment dans les récits de missionnaires des années 1850, mais la relation du périple qui le mène à Angkor en janvier 1860, publiée à titre posthume dans la revue Le Tour du monde en 1863, assure sa renommée.