La fin des paysans
Les élections régionales, les échéances européennes de 7993 ef des manifestations massives ont mis les agriculteurs sur le devant de la scène. Pourtant, les « paysans » ne représentent plus aujourd'hui que 6% de la population active française. Alors, comment expliquer leur poids politique, démesuré ? Nous l'avons demandé à Henri Mendras, auteur d'un livre fondamental sur la question, qui vient d'être réédité*.
JL>e sociologue Henri Mendras, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et auteur de nombreux ouvrages (cf. « Pour en savoir plus »), dit que c'est «parhasard» qu'il a un jour choisi d'étudier le monde paysan. Ses grands-parents étaient industriels. Mais sa grand-mère possédait à Novis, dans l'Aveyron, une maison où il passait ses vacances. C'est cette localité rurale qu'il prend, en 1948, pour sujet de thèse de science politique. Deux ans plus tard, alors qu'il est boursier aux États-Unis, il est chargé d'une enquête de terrain à Virgin, un village de Mormons dans l'Utah (ces deux études ont été publiées en diptyque1). Henri Mendras poursuivra dans cette voie et publiera, en 1967, un livre fondamental : La Fin des Paysans. L'HISTOIRE : Le 29 septembre 1991, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) est parvenue à mobiliser quelque 200 000 agriculteurs pour défiler sur le pavé de Paris.