La légende des origines
Descendants d'Enée, prince troyen, Remus et Romulus auraient, comme l'on sait, été nourris par une louve au pied de la colline du Palatin. Avant de décider de créer une ville, d'entrer en rivalité et de s'affronter jusqu'à la mort. On a longtemps ajouté une foi aveugle à ce récit des origines. Puis on l'a rejeté en bloc. Depuis un siècle, l'archéologie est appelée au secours de la tradition.
Les Romains du Ie siècle avant notre ère, maîtres de tout le monde méditerranéen, se tournent comme avec nostalgie vers les humbles débuts de leur ville : « Voyageur, tout ce que tu vois ici, et qui est à présent la Grande Rome, ce n 'était qu’une colline et de l'herbe, avant la venue d'Enée le Phrygien. » Ces vers de Properce sont l'un des nombreux échos de tout un travail de mémoire incarné, d'une autre manière, dans des lieux privilégiés : ainsi, au port militaire fluvial, les Navalia, on montrait, dans l'Antiquité, une nef qui aurait été celle d'Enée. Sur une pente du Palatin* s'ouvrait la grotte appelée Lupercal, refuge, disait-on, de la louve* qui avait nourri Romulus et Remus (cf. plan, p. 14). Un groupe de bronze commémorait l'allaitement miraculeux, et Auguste orna l'antre d'une fontaine. Au sommet de la colline se trouvait une cabane qui passait pour la maison de Romulus.