La police sous l'Occupation
En temps de crise, la police est toujours exposée parce qu'elle est un enjeu de premier ordre. On l'a bien vu sous Vichy. Pour Jacques Delarue, historien, ancien commissaire divisionnaire et ancien résistant, il est impossible de réduire la situation sous l'Occupation aux stéréotypes « flic-collabo » et « flic-résistant ».
Le samedi 19 août 1944, peu après 7 h 30 du matin, les habitants des immeubles qui s'étagent sur la pente nord de la montagne Sainte-Geneviève, sur la rive gauche de la Seine, virent avec stupéfaction le drapeau tricolore monter au mât placé sur le toit de la préfecture de Police de Paris, mât qui était demeuré vide depuis le 14 juin 1940. La nouvelle se répandit très vite et l'on sut que le personnel de la police parisienne qui s'était mis en grève le 15 août (les cheminots avaient déclenché le mouvement le 10), venait de passer à la dissidence, occupait la préfecture et la plupart des commissariats et postes de police, entrant ainsi en insurrection ouverte.