La victoire de la langue d'oïl
Si ridée du français nous paraît aujourd'hui inséparable de l'idée de la France, c'est que notre langue est l'instrument qui a rendu possibles l'identité et l'unité nationales. Et qu'elle les garantit toujours.
Dans la longue marche vers l'identité et l'unité nationales dont l'élection d'Hugues Capet en 987 nous apparaît aujourd'hui comme une date déterminante, quel rôle a joué le français ? Majeur, certainement. La perception de cette unité repose sur celle d'une identité qui est essentiellement « culturelle », au sens large du mot ; et celle-ci, à son tour, repose sur l'expérience quotidiennement vécue d'une unité et d'une identité linguistiques (cf. Philippe Contamine, p. 12). Mais lequel des deux a fait la conquête de l'autre ? Est-ce la France qui a conquis le français ou est-ce le français qui a conquis la France ? Et quel rôle a joué la dynastie capétienne dans ce lent et irrésistible amalgame entre un sol, des hommes et une « parlure » ?