L'Atlantide, Santorin et les Minoens
En 1939, un archéologue grec voulut expliquer le déclin de la civilisation crétoise par l'éruption du volcan de Santorin. Il n'en fallait pas plus pour revivifier le mythe de l'Atlantide inventé par Platon.
En Crète, les drames ne manquent pas, toujours les mêmes : palais détruits, reconstruits, détruits, reconstruits encore ! Jusqu'aux disparitions finales1. » Fernand Braudel ne se borne pas à ce constat désabusé sur la vie et la mort du monde minoen. Dans ses Mémoires de la Méditerranée (publication posthume en 1998), il se plaît à souligner le désaccord des spécialistes sur la date et les causes de l'effondrement de cette civilisation originale dont le splendide palais de Cnossos témoigne.
Les uns font porter la responsabilité du désastre à la nature et aux puissances célestes, les autres à la violence des hommes. Braudel a, quant à lui, peu de doutes : « la catastrophe volcanique de l'île de Théra [actuelle Santorin] », son explosion, est l'événement qui non seulement oriente le cours du IIe millénaire avant notre ère, mais détermine notre vision de son histoire.