Le désastre de 1940
Près de quarante ans après, la défaite française de 1940 défie encore les historiens et passionne toujours les lecteurs. L'écrivain Paul-André Lesort demande que l'on complète le point de vue de Sirius par les témoignages à susciter d'urgence du « petit peuple des combattants ».
Cher Tocqueville futur. Je ne vous ai pas encore lu, puisque votre ouvrage « nous manque encore », comme l'écrit dans la revue L'Histoire de mars 1979 votre intercesseur Stanley Hoffmann. Mais j'ai appris de celui-ci, avec un vif intérêt, que nous devions attendre de vous une « synthèse interprétative » de la catastrophe nationale de 1940, s'appuyant enfin sur «tous ces témoignages, études et dépositions » (il en cite jusqu'à vingt dans sa bibliographie) et sur « les archives devenues disponibles » (il ne dit pas lesquelles). Ainsi vous n'auriez plus qu'à « remonter aux causes profondes et décrire les processus par lesquels ces causes ont engendré » le désastre susdit.