Le duc de Sully, homme d'État et homme d'affaires
Une fortune immense, patiemment constituée alors que l'on occupe les plus hautes charges de l'État : la situation n'est pas originale sous l'Ancien Régime - au xvif siècle, Richelieu, Mazarin, Fouquet ou Colbert l'ont prouvé. Si Sully, le ministre d'Henri IV, est un cas particulier, c'est parce qu'il s'enrichit en toute honnêteté, et en appliquant à ses propres revenus des recettes éprouvées dans la gestion du royaume. L'analyse de ses archives privées en fournit la démonstration éclatante.
S'il avait bien fait les affaires du roi en son administration, il n 'avait pas oublié les siennes.» Ce percutant brocard, qui pourrait s'appliquer sans peine à nombre de ministres sous l'Ancien Régime et à son auteur - le cardinal de Richelieu - en premier lieu, désigne l'un de ceux dont l'histoire nous a pourtant laissé l'image d'une rigueur morale irréprochable : Sully.