Le maquillage c'est l'arme du diable !
Les prédicateurs du Moyen Age ont tous tonné contre le maquillage, arme du diable destinée à perdre les femmes et leurs époux. Un véritable arsenal théologique fut mis en place pour combattre ce péché de mensonge, de luxure et d'orgueil. Des recherches récentes permettent de comprendre comment il fut transmis à la foule des fidèles.*
Quel geste plus banal que celui de se maquiller ? Quelle femme aujourd'hui se sentirait coupable en accomplissant ce rite quotidien ? Et pourtant, au Moyen Age, les foudres des prédicateurs se sont abattues sur le maquillage, assimilé à un péché mortel. Quel statut les théologiens réservaient-ils donc à la femme dans la société médiévale ? Quel impact leurs prédications pouvaient-elles avoir sur la foule des fidèles1 ? Les fouilles archéologiques, les inventaires après décès, l'iconographie et les textes spécialisés (herbiers, traités de médecine, encyclopédies et plus tardivement « livres des secrets ») nous permettent de répondre, en partie, à ces questions2.