Le modèle babylonien de la « Genèse » biblique
On sait depuis plus de cent ans que l'histoire du Déluge, l'une des plusfameuses de la Bible, avait été inspirée par un récit babylonien qui lui était bien antérieur : l'« Épopée de Gilgames ». Nous voici aujourd'hui en présence d'une œuvre littéraire mésopotamienne, encore plus ancienne (vers 1750 av. J.-C.) : le « Poème du Supersage ».Il suffit de le lire et de le juxtaposer aux premiers chapitres de la « Genèse » pour constater leur parallélisme et leurs recoupements : n'en est-ce pas le modèle ?
Il ne s'agit évidemment pas du livre entier de la Genèse, mais de ses premiers chapitres (I-IX), les plus fameux, ceux qui ont fait couler le plus d'encre et qui lui ont valu son nom, puisqu'ils vont de la « genèse » des choses : de leur origine et de leurs commencements, jusqu'à la fin du Déluge. Et si j'avance le terme de « modèle », c'est précisément pour ne pas faire d'emblée rêver à ce comparatisme facile et naïf selon lequel les auteurs bibliques se seraient contentés, sinon de recopier, au moins de démarquer, sans plus, un ouvrage babylonien, un produit de cette antique et vénérable « mère » de notre civilisation, la Mésopotamie ancienne.