Le pacifisme à la française (1789-1991)
La guerre du Golfe a réveillé le pacifisme français. Communistes, extrême droite et écologistes se rejoignent dans une même dénonciation du conflit. Car, s'il se réfère tantôt à l'internationalisme marxiste, tantôt à l'anticommunisme, le pacifisme n'est ni de droite ni de gauche. Michel Winock évoque ici cinq moments forts de son expression : la guerre franco-prussienne de 1870, les préludes du premier conflit mondial, les années trente, la guerre froide et la guerre d'Algérie.
La récente guerre du Golfe a provoqué une nouvelle montée du pacifisme en France. Trois tendances principales l'ont exprimée : la mouvance communiste, qui tentait de faire rejouer les vieux mécanismes de la défense de la paix, sur une ligne traditionnelle d'antiaméricanisme et en quête d'un élargissement de sa clientèle dans une phase de déclin accentué ; le Front national, toujours partisan de « la France seule », dans une filiation pétai-niste, antiaméricaine et « antisioniste » ; enfin, et c'est nouveau, une partie du mouvement écologiste, dernier avatar d'un pacifisme catégorique, dont Mgr Gaillot incarne le versant chrétien : la auerre, c'est le mal.