Le procès de Nuremberg
Faire l'histoire du nazisme tout en jugeant les hommes qui l'avaient incarné : c'était l'ambition démesurée du tribunal international de Nuremberg qui siégea du 18 octobre 1945 au 1er octobre 1946. On peut s'interroger sur la légitimité de son verdict, rendu par des vainqueurs contre des vaincus. Mais, pour la première fois dans l'histoire, le crime contre l'humanité y fut juridiquement reconnu. Et, pour la première fois aussi, un procès permit de démonter la formidable mécanique de destruction qu'était l'Allemagne hitlérienne.
« IN on coupable », plaidèrent les vingt-deux accusés défilant devant le tribunal international de Nuremberg. « Mort par pendaison », fut le verdict rendu pour onze d'entre eux1, après presque un an de procès. Du 18 octobre 1945 au 1er octobre 1946, les magistrats américains, britanniques, français et soviétiques ont jugé les crimes auxquels seule la capitulation du régime nazi avait mis fin : crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l'humanité (cf. encadré, « Les chefs d'accusation », ci-contre).