Le Refuge protestant
La révocation par Louis XIV de l'édit de Nantes en 1685 entraîne l'exil clandestin de près de 180 000 protestants. Ils trouvent refuge auprès de leurs coreligionnaires britanniques ou dans les États réformés d'Allemagne.
Au cimetière de Trinity Church à New York, sur une pierre tombale de guingois, on pouvait naguère lire cette insolite épitaphe : « Ci-gît le corps d'Elias Neau, catéchiste à New York, né à Soubise, province de Saintonge en France, l'année 1662, dont la vie prit fin le 8e jour de septembre 1722, à l'âge de 60 ans. » Autour de lui, toute une diaspora pétrifiée aux prénoms droit sortis d'une vieille Bible en français : Suzanne Neau, Elias Jamain, Benjamin Faneuil, Elias Mazereau... Des tombes saintongeaises du XVIIe siècle égarées en plein Manhattan.