Le roi et l'embellissement des villes
C'est sous le règne de Louis XIV que s'est le mieux exprimé, en France, l'idéal politique d'embellissement des villes. Politique, parce que s'y affirmaient, à travers le strict quadrillage des rues, la rectitude des façades ou l'ampleur des places, l'autorité et le prestige d'une monarchie absolue. Et que ce programme architectural a donné une véritable unité aux villes du royaume.
« La beauté des villes consiste principalement dans l'alignement des rues. » Ce jugement du juriste Fréminville, dans son Dictionnaire ou traité de la police générale (1758), n'a rien de surprenant. Le siècle des Lumières, en effet, voue à la rectitude des voies un culte répondant à des critères esthétiques à l'honneur depuis la Renaissance. Le mot « beauté », cependant, ne doit pas être pris ici au sens strict, mais rapproché de la notion d'« embellissement », dont le contenu est à l'époque beaucoup plus large, incluant d'ailleurs l'idée de « décoration », c'est-à-dire de recherche esthétique.