Le soin des morts : « un marqueur de civilisation »

Nous ne connaissons aucun peuple qui ne prenne pas soin de ses morts. C'est qu'avec le tabou de l'inceste et l'invention du langage ce souci définit l'homme, explique ici l'historien américain Thomas Laqueur.

L'Histoire : La pandémie de Covid-19 a brusquement fait ressurgir la question de notre relation collective avec les morts ; une question que l'on s'était habitué à considérer comme étant d'ordre privé. Diriez-vous qu'il s'agit là d'un tournant ?

Thomas W. Laqueur : Pendant une épidémie, la mort est presque par définition sociale, c'est-à-dire comprise collectivement, plutôt que privée. Elle touche tout « le peuple » (demos dans le terme épidémie). On peut toujours en faire la géographie sociale et spatiale : toute épidémie frappe presque toujours les pauvres proportionnellement plus que les prospères ; elle frappe certains espaces plus que d'autres.

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