Les archives d'André Marty
L'histoire se fait aussi avec des archives privées. Leurs détenteurs, avant de mourir, prennent généralement le soin de confier leur trésor personnel à des institutions publiques, telles que les Archives nationales, la Fondation nationale des sciences politiques, des Centres de recherches universitaires, etc. Jean Maitron, historien du mouvement anarchiste, est mêlé à l'histoire des archives André Marty - un cas particulier.
C'est le 18 janvier 1955 qu'André Marty m'écrivit pour la première fois afin de s'informer au sujet de l'Institut que j'avais créé et dont j'étais le secrétaire. Sa lettre, très protocolaire, était adressée à M. le directeur de l'Institut français d'histoire sociale. C'était la première fois que l'ancien secrétaire du Parti communiste français et de l'Internationale communiste se trouvait en rapport avec moi. Je lui répondis aussitôt et, le 3 février, nous avions un premier entretien, à mon domicile. Immédiatement je me présentai et lui fis savoir qu'historien du mouvement ouvrier, je m'étais préoccupé depuis toujours d'assurer la sauvegarde et la conservation des archives du mouvement.