Les fantômes de l'érudit de Cambridge
Au début du XXe siècle, réminent philologue anglais Montagne Rhodes James écrivit de terrifiantes histoires de fantômes, que l'on vient enfin de traduire intégralement en français. D'où viennent ses histoires de revenants, ses monstres poilus et répugnants ? Des traditions folkloriques du Moyen Age, de sa colossale érudition. Umberto Eco n'est pas loin *.
m % u cours du printemps 1883, un y^^A bibliothécaire de Cambridge, % féru d'archéologie, parvient à mSaint-Bertrand-de-Commin-ges (Haute-Garonne), dont il se propose d'étudier l'église. Le sacristain qui l'accompagne, apprenant qu'il est amateur de vieux livres, l'invite à venir chez lui regarder un manuscrit qui peut l'intéresser. Celui-ci se révèle un véritable trésor : c'est un recueil de documents rares composé par le chanoine Albéric de Mauléon au xviie siècle. A la fin du manuscrit, l'érudit anglais découvre le dessin d'un monstre hideux : « Imaginez l'une de ces mygales d'Amérique latine ayant revêtu forme humaine, et dotée d'une intelligence d'un niveau juste en dessous de l'esprit humain, et vous aurez une vague idée de l'horreur qu'inspirait cette créature. » Il acquiert l'objet pour une bouchée de pain, rentre à son hôtel et se retire dans sa chambre. Une nuit de terreur l'attend.