Les femmes ont-elles gouverné Rome ?
Agrippine, la mère de l'empereur Néron, Messaline, la femme de Claude, étaient-elles ces créatures dépravées, avides de pouvoir, si complaisamment décrites par les historiens latins ? Cette interprétation négative a prévalu jusqu'à nos jours. Elle ne repose pourtant sur aucun fait précis.
« Non seulement le sexe féminin est faible et peu endurant, mais libre de tout contrôle, livré à lui-même, il est féroce, ambitieux et avide de pouvoir (1). » Ce jugement péremptoire émis, en l'an 21 de notre ère, par le sénateur Aulus Caecina Severus devant ses pairs assemblés, illustre bien l'opinion commune des auteurs latins qui, de Tacite (v. 55-v. 120 ap. J.-C.) à Dion Cassius (v. 155-v. 235) en passant par Suétone (v. 70-v. 128), nous ont transmis des portraits de femmes fort peu bienveillants.