Les murs de Rodez
On ne peut tout de même pas sauver tous les murs médiévaux ! Mais ce n'est pas une raison, souligne ici Joëlle Burnouf, présidente de la Société d'archéologie médiévale, pour détruire à la sauvette, et au mépris des lois en vigueur, tout un quartier de ville comme cela s'est passé récemment à Rodez.
Faut-il sauver tous les murs médiévaux ? Cette question, que la récente « affaire de Rodez » a placée au cœur de l'actualité, constitue un raccourci saisissant des paradoxes de l'archéologie contemporaine. Oui, y répondra l'archéologue « pa-trimonialiste ». Non, dira l'historien : il suffit de les étudier, puis de laisser le temps faire son œuvre. Peut-être, ajouteront les responsables des services gestionnaires : mais, pour le savoir, il faut instruire le dossier. Ces différents points de vue reflètent les tensions qui régnent actuellement dans le microcosme de l'archéologie (trois mille personnes, toutes catégories confondues) entre les institutions qui la pratiquent (Université, ministère de la Culture, CNRS, Association pour les fouilles archéologiques nationales, sociétés savantes...).