Les victimes du nazisme
Le rodage de la machine répressive et concentrationnaire du IIIe Reich a commencé dès l'arrivée de Hitler au pouvoir. Mais c'est la guerre qui accélère brutalement le processus d'élimination des ennemis du nazisme: les résistants et les adversaires politiques, les «asociaux» et les «déviants», les malades mentaux et les handicapés, les Polonais et les soldats soviétiques, considérés comme des «sous-hommes», les Juifs et les Tziganes enfin, «races» corruptrices du précieux sang allemand. Jean-Pierre Azéma dresse ici l'effroyable bilan de cette œuvre destructrice.
Dès les années vingt, les nazis ne s'embarrassèrent pas de scrupules pour éliminer physiquement leurs adversaires. Arrivés au pouvoir, ils en eurent encore moins, eux qui abhorraient la philosophie des droits de l'homme et exaltaient la violence comme force accoucheuse de l'histoire. Il est difficile de chiffrer avec toute la précision souhaitable le nombre des victimes du nazisme. Si l'on s'en tient à celles qui furent, en Allemagne comme dans les pays occupés par la Wehrmacht, pourchassées et persécutées de façon systématique, on peut affirmer que plus de 12 millions d'hommes, femmes et enfants ont été tués ou exterminés [1] par un régime dont la singularité fut d'être à la fois totalitaire, raciste et expansionniste.