L'irrésistible ascension de François Mitterrand
Peu d'hommes politiques ont compté autant d'ennemis que François Mitterrand. Membre de onze ministères sous la IVe République, il traîne derrière lui une réputation de politicien opportuniste et quelques scandales. Comment a-t-il réussi à acquérir une stature d'homme d'État, à incarner le «peuple de gauche», bref, à séduire les Français ? Michel Winock retrace ici le parcours chaotique et l'art politique de celui qui a su transformer sa carrière en destin national.
H Longtemps Mitterrand fut celui qui réussit sans plaire, progresse sans séduire, se fraie une place sans être accepté, il était de ceux à qui l'on trouve plus de précocité que de grâce et dont on admire davantage l'impatience que l'autorité. » Cette suite d'antithèses, due à Jean Daniel, est prise dans un portrait favorable, mais qui exprimait la longue mue d'un personnage politique déroutant, la transformation d'une « carrière » en « destin » (Le Nouvel Observateur, 16 février 1973).