L'Islam ou l'image rare
Dans le monde islamique médiéval, l'art figuratif n'est pas à sa place dans la sphère du sacré, mais s'épanouit dans les usages profanes les plus précieux.
L'Islam n'est pas un monde sans images. Mais, jusqu'au XIXe siècle, l'art figuratif est resté limité le plus souvent au domaine profane et n'investit qu'un nombre restreint de supports : l'image est un bien rare, absent ou presque de l'espace public. Cette réserve ne concerne cependant que les être animés : des motifs végétaux, des représentations d'arbres et de palais ornent ainsi certaines des mosquées les plus prestigieuses, à commencer par la mosquée des Omeyyades de Damas. De même, divers motifs (coupe, croissant, fleur de lis) décoraient volontiers les monnaies de cuivre. L'image ne devient un enjeu que lorsque le peintre se mesure au Créateur - le même mot (musawwir) désignant l'un et l'autre - en représentant des êtres animés.
L'orgueil des artistes