
Promenades napoléoniennes

Napoléon, la fin et le commencement, Philippe Forest, Gallimard, 2020, 176 p., 16 €.
« Raconter l’histoire de Napoléon, c’est par la fin, sans doute, qu’il fallait commencer. » Empruntant les pas illustres de Balzac et Hugo, suivant les itinéraires tracés par Chateaubriand et Stendhal, l’essayiste qu’est Philippe Forest, nous donne un premier rendez-vous dans le Paris d’aujourd’hui pour vite retrouver le champ de bataille de Waterloo à la veille de l’été 1815. La promenade est irrésistiblement sentimentale : fanfares commémoratives et épais manuels sont ici laissés à leur place.
Le Napoléon qu’il nous raconte hante sa mémoire. Bonaparte-Napoléon, Napoléon-Bonaparte : les enjeux dépassent de très loin cette distinction qui amusa Pierre Larousse. Oscillant du temps vécu au temps rêvé, du destin au hasard, de l’histoire au roman, de la nécessité à la légende, « le mythe prend le relais de la réalité » comme l’a superbement écrit Jean Tulard dans les années 1970. Ce livre est riche de belles envolées littéraires et de formules qu’il faut prendre le temps de méditer, comme celle-ci, par exemple : « L’histoire commence seulement après qu’elle a fini. »