Peintres, orfèvres et alchimistes
Alchimistes, orfèvres ou peintres : les hommes du Moyen Age ont vu dans l'or beaucoup plus qu'une couleur, et lui ont associé de multiples significations symboliques. Nous avons demandé à Michel Pastoureau, directeur d'études à l'École pratique des hautes études et spécialiste de l'histoire des couleurs à l'époque médiévale, d'évoquer cette période où la fascination de l'or était partagée par tous*.
L'HISTOIRE : Le Moyen Age a été fasciné par l'or. D'où vient cette fascination ? MICHEL PASTOUREAU : La chrétienté médiévale a hérité de l'envoûtement qu'exerçait l'or sur les civilisations précédentes. Il n'est que de voir la place considérable que tenait ce matériau précieux dans la culture biblique, mais aussi dans le monde gréco-romain et surtout dans celui du paganisme germano-scandinave. Cela dit, l'homme du Moyen Age se montrait particulièrement sensible à quatre « qualités » de l'or : la densité, la lumière (antidote à la peur des ténèbres), la chaleur et la brillance - ce qui était mat, terne, paraissait alors inquiétant. Et l'orfèvre polissait l'or au brunissoir pour lui restituer tout son éclat. L'HISTOIRE : Et pour un artiste du Moyen Age, qu'est-ce que l'or ?