Quand l'Amérique latine est devenue une chasse gardée des États-Unis
Pour avoir soutenu la Grande-Bretagne dans le conflit des Des malouines, les États-Unis ont vu, pour la première fois, se dresser contre eux presque tous leurs alliés latino-américains. Pourtant, en 1823, le président Monroe avait averti le monde : l'hémisphère sud est une chasse gardée américaine. D'où un impérialisme qui ne se dissimule pas. Et beaucoup de contradictions...
LE 2 décembre 1823, le président Monroe adresse un message au Congrès. C'est un long document de treize pages. Mais deux d'entre elles, séparées par diverses considérations, définissent la fameuse doctrine Monroe. Les États-Unis mettent l'Europe en garde : fini le temps où les puissances du Vieux Continent pouvaient songer à coloniser le Nouveau Monde ; impossible d'imaginer que les Européens interviennent en Amérique latine pour rétablir l'autorité de la monarchie espagnole. Hands off America, résume-t-on l'avertissement : « Bas les pattes en Amérique ! ». En revanche, les États-Unis donnent deux garanties. Ils n'interviendront pas dans les affaires européennes et ne toucheront pas davantage aux colonies américaines de l'Europe.