Tribunal : la guerre des mémoires
Dans une démocratie, la loi peut-elle écrire l'histoire ? Et des chercheurs être assignés s'ils ne la respectent pas ? C'est la querelle ouverte en 2005 après le vote en France d'une série de lois mémorielles.
Dans une démocratie, la loi peut-elle écrire l'histoire ? Et des chercheurs être assignés s'ils ne la respectent pas ? C'est la querelle ouverte en 2005 après le vote en France d'une série de lois mémorielles.
Dès 1939, la mémoire de la guerre d'Espagne est un enjeu pour chaque camp. A tel point que, pour faciliter la transition démocratique à la mort de Franco, un « pacte du silence » est instauré. Avant de se briser dans les années 1990.
Les nouvelles menaces sur la liberté d'expression viennent du Parlement. Et l'histoire en est la première victime. C'est le cri d'alarme poussé par Françoise Chandernagor lors des Rendez-vous de l'histoire de 2006, dans une conférence dont nous publions ici de larges extraits.
"Liberté pour l'histoire" : c'est le titre d'un appel aux politiques lancé par 19 historiens le 12 décembre dernier. C'est aussi le nom d'une association dont René Rémond est le président. Si un vent d'inquiétude souffle chez les historiens, c'est que la multiplication depuis quinze ans des lois mémorielles semble aujourd'hui porter ses fruits amers : procès ou menaces de procès contre des chercheurs qui font simplement leur travail. Signataire de l'appel, Françoise Chandernagor, juriste par métier et historienne par passion, instruit ici l'affaire.
Les programmes scolaires doivent reconnaître le « rôle positif de la présence française outre-mer » : depuis février 2005, cette recommandation a force de loi. Historien et ancien militant anticolonialiste, Claude Liauzu expose ses craintes.
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