Une mystique chez les Hurons
En 1639, la religieuse Marie de l'Incarnation s'embarqua vers le Canada pour y porter la parole de Dieu. Elle y vécut plus de trente ans et y publia les premiers dictionnaires en huron et algonquin. Deux femmes d'aujourd'hui ont tenté chacune à leur manière de retracer l'existence de cette héroïne flamboyante et méconnue.
En 1615, Marie Guyart, quatrième enfant d'un maître boulanger de Tours, est mariée, à seize ans, contre son gré (elle voulait être religieuse), à un négociant en soie de la ville, Claude Martin. Celui-ci meurt quatre ans plus tard, lui laissant, outre un garçon de quelques mois, baptisé Claude comme son père, une entreprise au bord de la faillite. Pendant un an, la jeune veuve fait face avec énergie aux créanciers et se débat dans d'inextricables problèmes matériels. Mais bientôt elle connaît ses premières expériences mystiques et projette de se consacrer entièrement à Dieu.