Vie et mort des Etats croisés
Nés au gré des ambitions des chefs croisés, les États latins d'Orient semblaient vulnérables. Ils ont pourtant résisté pendant près de deux siècles aux assauts des musulmans. Jusqu'à la chute finale en 1291.
SI, parmi les croisés qui se mirent en route à l'appel d'Urbain II, quelques-uns avaient envisagé de trouver en Orient un nouvel établissement, rares étaient ceux qui pouvaient avoir une idée précise sur les modalités d'un tel établissement. Certains, sans doute, envisageaient de se mettre au service de l'empereur byzantin, en bénéficiant de concessions territoriales qui seraient prélevées sur les terres reconquises aux dépens des Turcs. Tel paraît avoir été le projet de Bohémond de Tarente, héritier de ces aventuriers normands, d'abord mercenaires de Byzance, qui étaient ensuite passés à la conquête de l'Italie du Sud, tandis que d'autres étaient allés servir l'empereur grec en Asie Mineure. Alexis Ier ne s'y prêta pas et, jusqu'à la prise d'Antioche, les quelques «Francs», qui furent préposés à la garde des places reconquises pour le compte de l'empereur, ne furent que des personnages secondaires.
Le grand rêve de Bohémond