États-Unis : la nouvelle chasse aux sorcières
La lecture de Platon remplacée par celle du militant anticolonialiste Franz Fanon, des professeurs réduits au silence ou tout simplement congédiés... La liberté de pensée a déserté les universités américaines, sur lesquelles régnent de redoutables censeurs, acharnés à combattre les valeurs «occidentales». Voilà venu, pour André Kaspi, le temps d'une nouvelle chasse aux sorcières*.
Dans les années soixante, les Américains inventèrent l'affirmative action. Une idée généreuse, qui repose sur des principes forts et justes : puisque les Noirs avaient souffert de l'esclavage, puis de la ségrégation et de la discrimination, puisqu'ils avaient été et étaient encore souvent victimes du racisme, la société leur devait un dédommagement. Ils entreraient donc dans l'université, sur le marché de l'emploi, dans tous les secteurs d'activités suivant des quotas préférentiels. En un mot, des places leur seraient réservées. Aux Noirs furent ajoutés les Indiens, les femmes (qui constituaient déjà la majorité arithmétique de la population, mais bénéficiaient du statut social de minorité), les Hispaniques...