Historiens, à vos divans !
Peut-on appliquer aux foules des grilles d'interprétation en principe réservées aux seuls individus ? Peut-on tirer de ce qu'on a appris sur le singulier des enseignements pour comprendre le collectif ? Les historiens, en général, répondent non à ces questions. Plaidoyer d'Alain-Gérard Slama en faveur des concepts élaborés par Freud.
Oran, 5 juillet 1962 : le massacre oublié
Le 5 juillet 1962, à Oran, des massacres atroces se déchaînent contre les pieds-noirs, causant peut-être deux à trois cents victimes. Sur place, l'armée française a reçu l'ordre de ne pas intervenir. Retour sur un massacre oublié.
Le juge et le politique
Faut-il, comme dans le procès tlu sang contamine, poursuivre les hommes politiques pour des actes qui ne leur sont pas directement imputables ? Oui, nous dit Alain-Gérard Slama, pourvu qu'ils acceptent, comme au temps de l'affaire de Panama, en 1892, de payer le prix politique du scandale.
Pétain ou la figure du père
L'adhésion aux thèses de l'extrême droite traduit-elle un refus du réel, voire une régression vers l'enfance ? C'est la conclusion qu'Alain-Gérard Slama tire d'une application des critères de la psychanalyse aux représentations symboliques du régime de Vichy.
Jean-Paul II est-il démocrate ?
Le pape, dans ses dernières encycliques, invite tout simplement les citoyens à bafouer les lois de la république. Au nom de la liberté de conscience...
Le départ des pieds-noirs était-il inévitable ?
En 1962, un million de pieds-noirs quittent définitivement l'Algérie. Peu d'entre eux avaient envisagé cette issue dramatique. Leur rapatriement massif était pourtant inéluctable.
L'intellectuel de gauche au secours du criminel
Que tout criminel soit d'abord une victime de la société bourgeoise, que derrière chaque condamné puisse se cacher un nouveau Dreyfus, qu'il y ait une réelle beauté dans l'infraction à la loi : telles sont les convictions de certains intellectuels de gauche. Et les raisons pour lesquelles il peut leur arriver de prendre, à contretemps, la défense des coupables.
Bonald, Tocqueville, Maurras et les autres
La droite a eu ses théoriciens. Traditionalistes et contre-révolutionnaires comme Maistre ou Bonald, libéraux comme Tocqueville ou Benjamin Constant, monarchistes-ultranationalistes comme Mourras. Issus de courants différents, ils ont eu un point commun : celui de se lire dans le miroir que leur tendait la gauche.
Charles Maurras : portrait d'un irréductible
La particularité française ne réside pas dans la violence de l'opposition droite-gauche, que l'on retrouve dans toutes les démocraties. Elle tient au caractère radical, absolu, d'une contestation qui n'a cessé de porter sur la nature du régime. Cette hostilité systématique à la république a été l'œuvre d'un homme, Charles Mourras, dont la pensée politique a triomphé avec l'instauration du régime de Vichy.
L'indépendance de l'Algérie était-elle inévitable ?
L'indépendance de l'Algérie était-elle inévitable ? Une « troisième voie » - entre les indépendantistes du FLN et les extrémistes de l'OAS - pouvait-elle être envisagée ? Longtemps, les libéraux des deux camps, comme Ferhat Abbas et Albert Camus, ont voulu croire à cette solution. En vain, affirme Alain-Gérard Slama. Il n'est pas de « troisième voie » dans un Etat centralisé : l'Algérie était la France ou elle n'était pas.