Il existe beaucoup de points communs entre les mythes grecs et ceux d'autres civilisations, d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Comment les expliquer ? Et faut-il, pour autant, leur dénier toute spécificité ?

La notion d'Indo-Européen est une hypothèse linguistique. A partir d'elle, on peut concevoir une culture euro-asiatique, mais certainement pas une race.

Depuis plus de trois mille ans, la société indienne est hiérarchisée en groupes séparés, irréductibles. Abolies en 1950 par la Constitution, les castes continuent d'imprégner la vie de la population.

L'enseignement du grec dans le secondaire est menace sans que cette suppression progressive fasse l'objet du moindre débat. La langue et la culture grecques sont pourtant partie prenante de la nôtre. Elles sont aussi le seul héritage que nous partagions avec l'Europe entière, explique Bernard Sergent.

Il y a un mystère étrusque. A quelle date ce peuple s'est-il installé dans la péninsule italienne ? D'où venait-il ? Historiens, linguistes et archéologues s'interrogent. Et, aujourd'hui encore, leurs points de vue divergent.

On ne peut aborder la question indo-européenne sans ouvrir un véritable débat Ce problème historique est en effet devenu un enjeu politique : les théoriciens du nazisme ont opposé à l'hypothétique peuple indo-européen, également appelé aryen, celui des sémites. Avec les conséquences que l'on sait. Ces extrapolations étaient gratuites : la notion d'indo-européen est d'abord une notion linguistique. Elle sert à définir une famille de langues apparentées, qui ont été ou sont encore en usage, de l'Europe occidentale à l'Inde. Partant de là, on a cherché à comparer la religion et la culture des peuples parlant ces langues - c'est le propos de l'œuvre monumentale de Georges Dumézil. Allant plus loin, des philologues, mais aussi des archéologues, ont pu imaginer un peuple indo-européen, qui aurait parlé la langue originelle. Certains ont enfin voulu circonscrire l'aire géographique où il serait apparu. Toutes théories âprement discutées. La polémique, chargée de sous-entendus idéologiques, n'est pas près de s'éteindre. On le verra ici.