Guerre d'Algérie, combien de morts ?
Trente ans après la fin des hostilités, on répète des chiffres de morts non vérifiés - 1 500 000 par exemple -, par ignorance, par paresse ou par désinvolture face à la vérité.
Le démon du soupçon
D'où vient cette volonté obstinée de rechercher « le chef d'orchestre clandestin » qui ordonne le monde en secret ? Pourquoi ce goût pour des explications mystérieuses et ce recours aux boucs émissaires privilégiés - jésuites, francs-maçons, Juifs, etc. - pour donner aux événements une cohérence rassurante ? Ces questions fondamentales, nous les avons posées à Marcel Gauchet, un des meilleurs analystes actuels des mécanismes politiques. A ses yeux, il n'est pas dit que l'histoire apaisée que nous avons la chance de vivre doive durer : « Il est à craindre que le démon du soupçon ne se déchaîne de nouveau. »
Les Français, le livre et l'analphabétisme
Les sociétés contemporaines sont-elles moins alphabétisées qu'on ne le pense ? Et les sociétés anciennes l'étaient-elles davantage ? Qui lisait ? Qui possédait des livres ? Qu'est-ce qu'un éditeur au XVIIIe siècle ? La censure existait-elle ? Toutes ces questions, nous les avons posées à Roger Chartier, qui dirige, en collaboration, une « Histoire de l'édition française ».
La Terre et le Papier. A la rencontre de l'Anatolie
Remonter le temps... Ce vieux rêve n'est plus une fiction quand on sait voyager, regarder les pierres, les paysages, les hommes. Louis Robert nous dit comment, sur les routes d'Anatolie, il a rencontré le passé gréco-romain du pays.
Les peuples se souviennent toujours
A Varsovie, Moscou et Prague on emprisonne les historiens qui refusent d'écrire sous la dictée du pouvoir. A Buenos Aires, la junte militaire fait brûler des livres d'histoire*. Maître du présent, l'État totalitaire veut être aussi maître du passé. Il y eut des précédents: dès son avènement, Hitler fit réécrire les manuels scolaires allemands. Mais jamais l'État ne pourra imposer sa seule vision : il rencontrera toujours sur son chemin la mémoire collective insoumise. Et les historiens qui refusent le bon plaisir du prince.
A nos lecteurs
Il fut un temps où les historiens n’écrivaient que pour leurs confrères et leurs élèves. Où les non-spécialistes n’avaient accès qu’à une histoire anecdotique ou édifiante.